La prévention des risques portant sur la protection des personnes et des biens reste sous l’entière responsabilité de l’État.
En principe, elle nécessite des études et plans, sans oublier la mise en place de l’organisation des secours avec des moyens importants et spécialisés.
L’organisation de la sécurité civile repose ainsi sur l’action des structures de l’État et des collectivités territoriales (maires et préfet), mais aussi sur l’efficacité des opérations de secours déployées sur l’ensemble du territoire :
- Prévention des accidents et sinistres de toute nature,
- Direction des secours aux victimes,
- Protection des citoyens et leur bien, suite à une catastrophe de grande envergure.
Son organisation
Au niveau central
Le ministre de l’Intérieur, chargé de la sécurité civile, supervise toutes les actions de sauvegarde et de secours entamées par l’État avec l’aide des collectivités locales.
La Direction de la défense et de la sécurité civiles (DDSC) est l’administration d’État qui permet au ministre de l’Intérieur d’assurer la responsabilité interministérielle d’organisation et de coordination des secours au plan national.
Des moyens d’intervention supplémentaires (gendarme, police et armée) sont engagés par cette organisation étatique pour venir en renfort aux sapeurs-pompiers en cas de :
- Incendies de forêt,
- Catastrophes naturelles,
- Accidents technologiques,
- Incidents nucléaires locaux ou à l’étranger…
Une structure intermédiaire
Pour faciliter la gestion des risques et assurer l’efficacité de la sécurité civile, la France est découpée en secteurs, chacun sous l’autorité d’un préfet de zone.
Ce dernier possède plusieurs fonctions :
- Dirige l’état-major de zone de sécurité civile (EMZSC) qui analyse l’ensemble des risques de la zone,
- Élabore un schéma directeur d’intervention des sapeurs-pompiers,
- Met en place un plan d’organisation des secours (ORSEC) zonaux.
En cas de catastrophe nécessitant des actions sur plusieurs départements, voire nationaux, ce sont les centres interrégionaux de coordination de la sécurité civile (CIRCOSC) qui coordonnent les opérations de secours, sous l’autorité du chef de l’EMZSC.
Au niveau local
Dans le cadre de leurs pouvoirs à l’échelon local, le maire et le préfet du département sont les autorités chargées de la prévention des risques et l’organisation des secours.
Les pouvoirs du maire
La sécurité des citoyens de sa commune incombe au maire.
Il est souvent aidé par les sapeurs-pompiers, dont 80 % sont volontaires et doivent concilier activité professionnelle avec bénévolat.
Outre le maire, les sapeurs-pompiers relèvent du service départemental d’incendies et de secours (SDIS), un établissement public départemental présidé par un élu local.
Les pouvoirs du préfet du département
En cas de sinistre de grande ampleur, le préfet prépare et déclenche le plan ORSEC.
Il devra aussi coordonner les plans de prévention des risques naturels prévisibles, notamment suite à des inondations, des incendies de forêt ou autres catastrophes naturelles.
Pour les sinistres excédant les moyens d’intervention d’une seule commune, le préfet reste l’autorité compétente pour diriger les opérations de secours, ces dernières menées par les corps de sapeurs-pompiers.
Il dispose aussi du service interministériel de défense et de protection civile (SIDPC) qui peut fournir des moyens de secours privés en cas de nécessité.
Enfin, sous l’autorité du préfet et des maires concernés, le directeur des services départementaux d’incendie et de secours met en place les actions du SDIS et des sapeurs-pompiers dans le département.
Les intervenants de la sécurité civile
Les sapeurs-pompiers
Initialement destinées à la lutte contre les incendies en tout genre, leurs interventions ne cessent de se diversifier à cause de l’évolution des risques (cataclysmes naturels, accidents technologiques, attentats…).
Pour information, les taux d’intervention des sapeurs-pompiers se répartissent ainsi :
- Secours aux victimes : 60 %
- Prévention des risques d’accident : 22 %
- Lutte contre l’incendie : 10 %
- Prévention des menaces environnementales : 4 %.
Offrant un service de proximité géré sur le plan local, ces intervenants ont récemment vu leur champ d’action s’étendre sur le plan départemental.
Les secouristes
Aux côtés des sapeurs-pompiers, ils sont plusieurs centaines de milliers à œuvrer pour la formation et l’intervention auprès des victimes en cas de sinistres importants.
Les formations militaires de la sécurité civile
La sécurité civile possède en outre des moyens locaux usuels.
Citons ainsi les quelques 1 500 militaires des unités d’instruction et d’intervention pouvant intervenir en cas de sinistre de grande ampleur et catastrophe touchant un ou plusieurs départements.
Les démineurs
Quelque 1 500 démineurs sont répertoriés dans la sécurité civile pour neutraliser, déminer, détruire ou désactiver n’importe quels types d’engins explosifs :
- Mines et grenades,
- Munitions, bombes…
Ces armes peuvent en effet présenter un grand danger pour la sécurité des citoyens, en particulier dans le nord et le nord-est de la France.
Les aides aériennes
Les pilotes d’hélicoptères et bombardiers d’eau de la sécurité civile (Canadair, tracker ou fokker) participent activement à la lutte contre les incendies de forêt.
Ces soutiens aériens sont très utiles pour :
- Les opérations de secours en milieu périlleux,
- Les évacuations sanitaires d’urgence
- Le sauvetage des victimes de toute nature.
Les services publics
En cas de besoin, certains services publics peuvent être mobilisés pour porter secours aux victimes de sinistre :
- DDE,
- Police ou gendarmerie,
- SAMU…
Les moyens privés
Certains entreprises ou établissements privés générant des risques (internes ou externes) doivent souvent se doter de leurs propres moyens de sécurité.
Il s’agit entre autres des industries pétrolières, nucléaires ou chimiques, mais aussi des aéroports.
Ainsi, ces agents et dispositifs de sécurité peuvent constituer un apport ou un renfort supplémentaire pour les secours, en cas de besoin.
Fonctionnement des procédures en cas d’alerte
Si un témoin constate un accident ou un sinistre qui a causé une ou plusieurs victimes, il faudra appeler les secours, via un téléphone incassable de préférence :
- Numéros des secours : 17 (Police) et 15 (SAMU),
- Numéros des sapeurs-pompiers à prévenir dans la plupart des cas : 18.
Selon les renseignements fournis, les sapeurs-pompiers dépêchent des équipes de secours qui, sur place, vont mettre en application les méthodes d’intervention adaptées à la situation.
Les autorités responsables de la coordination des secours sont informées, en l’occurrence le maire ou le préfet, si l’intervention dépasse le territoire d’une commune ou les moyens de la commune.
Le premier chef de l’équipe de sapeurs-pompiers sur les lieux assure le commandement de l’opération de secours (COS). Il devra aussi rendre compte de la situation à son supérieur hiérarchique (CODIS), son évolution prévisible et les moyens complémentaires nécessaires.
Les autres acteurs de la sécurité civile sont informés en temps réel (police, gendarmerie, SAMU…) ou en fonction de la situation (équipe de secouristes, moyens aériens, démineurs).
Si besoin, le préfet pourra déclencher les plans de secours préétablis : nationaux, zonaux ou départementaux.